Gal Faye pouse

Gaël Faye Épouse – La version singulière du titre de son roman quelque peu autobiographique. Néanmoins, Petit Pays utilise le pluriel. Dans le coeur et dans l’œuvre de Gaël Faye, les faux jumeaux des Grands Lacs, le Rwanda et le Burundi, se fait face et s’entrelacent, comme dans le film qu’Éric Barbier a tiré du best-seller du rapeur franco -rwandais est devenu sans crier gare écrivain à succès.

Des tueries communales des années de braisage (1988-1995), il en aura vu toutes les faces. Pendant la guerre civile qui a fait rage au Burundi, les “sans-échec”, ou gangs tutsis chauffés à blanc, étaient une force majeure. Et sa famille maternelle a été massacrée par la milice Hutu connue sous le nom d’Interahamwe, qui a transformé le Rwanda en une boucherie à ciel ouvert entre avril et juillet 1994.

Gal Faye a passé son enfance entre la vie idyllique d’un fils de bohème expatrié, entouré de manguiers et de bougainvilliers, et le bouleversement violent de ses pays natals, qui a emporté sa jeunesse insouciante avec les cendres de deux petites nations. Avant d’être contraint de rallier la France à l’âge de 13 ans, l’artiste a partagé ses pires déboires sans toujours en mesurer l’impact.

Un exil volontaire où il languira un temps avant de trouver sa voie à travers la musique et, bien plus tard, l’écriture. Après avoir passé deux ans au Rwanda, il retourne dans un bar du IIIe arrondissement de Paris pour développer, pour Jeune Afrique, les blessures qui ont conduit à la création de deux petits pays.

J’ai vécu de première main le conflit entre Hutu et Tutsi. Lorsque nous sommes allés nous faire couper les cheveux à Buja, un de mes amis, un métis du nom de Gino (comme le personnage du film) m’a conseillé de faire semblant d’être d’origine malgache.
En raison du climat politique de l’époque, lorsque les gangs tutsis contrôlaient Bujumbura, le fait d’être d’ascendance française me faisait me sentir en danger. Dans le roman, je décris comment nous nous sentions comme si nous étions enracinés pour des équipes de football rivales.

Chacune avait ses signes de ralliement, ses couleurs… L’élection de Melchior Ndadaye en juin 1993 mit fin à l’innocence de cette effervescence.Et maintenant, tout est très chamboulé.

Lors de la première française, un spectateur a déclaré : « Le film montre qu’il n’y a ni bons ni méchants dans cette histoire », faisant référence à la représentation de l’extrémisme hutu au Rwanda et de l’extrémisme tutsi au Burundi. C’est vrai que c’est difficile de présenter cette histoire au grand public, mais ce n’est pas la conclusion que j’aimerais en tirer.

Ce que je sais avec certitude, c’est que les Tutsi qui se sont fait passer pour des Hutu pendant toute mon enfance à Bujumbura sont ceux que j’ai vus assassinés. Jamais le contraire. Evoquer le Burundi de ces années-là, c’est comme évoquer une planète étrangère. Le Rwanda parle de lui depuis le génocide des Tutsi, mais le Burundi se tait.

J’ai l’impression que l’enfance est considérée comme un paradis perdu menacé par l’âge adulte. C’est le thème constant que j’entends dans les histoires des gens quand je demande des commentaires. Bien que j’écrive sur mon enfance au Burundi dans le livre, je pense qu’il est également nécessaire d’en savoir plus sur les événements de 1994 au Rwanda, qui restent un mystère pour beaucoup de gens.

Comme Gabriel n’est ni journaliste ni historien, mes lecteurs ont trouvé un terrain d’entente avec lui en apprenant ces événements à leurs côtés. Ils voyagent au même rythme que le narrateur. Ni ce jour-là ni aucun des trois qui suivirent ne me trouva au Burundi mais plutôt en France, chez ma mère à Versailles.

Et cela me peine d’admettre que je n’ai aucun souvenir de l’endroit où j’étais ni de ce que je faisais le 7 avril 1994, mais je me souviens des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et des attentats du 13 novembre en France.

A ce jour, la première fois que j’ai entendu le mot « génocide », c’était dans un reportage dans lequel l’ancien ministre français Bernard Kouchner l’utilisait. J’ai donc commencé à faire la différence entre le génocide des Tutsi au Rwanda et ce qu’on appelait « les événements » au Burundi.

Je m’en souviens très bien, en fait. Mon grand-père a été ramené en France pour des soins médicaux. Et nous étions censés vivre avec une « belle-mère » qui en fait n’était pas la, d’où cette scène des enfants qui se sont retrouvés seuls à la maison au soir du coup d’État.

Du lendemain matin, je me suis levé pour moi rendre à l’école française, comme d’habitude. Là, un Burundais est passé en courant et m’a crié : « Rentre chez toi petit ! le président a été assassiné. Puis on est restés cloîtrés avec ma sœur et les chiens, à attendre, sans savoir comment la situation allait évaluer.

Et j’ai ressenti la même chose. Quand Éric m’a demandé pour la première fois ce que je pensais du film fini, je lui ai dit : « Je ne peux pas en parler, j’ai envie de vomir. Je ne m’étais pas rendu compte à quel moment cette histoire était violente.

Pourtant, les films forcent la synchronisation et accélèrent le temps qui passe. L’histoire est compressée en une heure et quarante minutes serrées.

Gaël Faye Épouse

Jeunesse et Education et Formation

Fils d’une mère française et d’un père rwandais, Gal Faye est né à Bujumbura en 1982. Sa mère avait fui au Burundi après les premières vagues de persécution contre les Tutsis suite à la révolution de 1959. Il détient la double nationalité.

En raison de la guerre civile qui a éclaté au Burundi en 1993 et du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, il a quitté son pays pour la France alors qu’il n’avait que quinze ans. Inscrits sur les listes d’attente de rapatriement, sa sœur et lui arrivent en avril 1995 sur le territoire national, séjournant d’abord dans une famille d’accueil près d’Oyonnax avant de retrouver leur mère à Versailles1.

Le rap et le hip-hop5 font partie des genres musicaux qu’il explore durant ses années de formation. Avec l’aide de la musique, il est capable de traiter ses sentiments d’être rejeté et de commencer à reconstruire sa vie après avoir subi une perte d’identité dévastatrice.

Il fréquente le lycée Jules-Ferry de Versailles, poursuit ses études dans une école de commerce et obtient un master en finance à l’École nationale d’assurance (ENAss) avant de travailler deux ans à Londres pour un fonds d’investissement. Il a quitté les rues animées de Londres pour poursuivre une carrière dans l’écriture et la musique.

Musique

Avec Edgar Sekloka5, Gal Faye forme le groupe Milk Coffee and Sugar. Le groupe a sorti son premier album en 2009 et a été honoré comme “découverte” lors du Printemps de Bourges 2016. En 2015, Edgar Sekloka a quitté le partenariat.

Le premier album solo de Gal Faye, Pili Pili sur un croissant au beurre, est sorti en 2013 sur le label Motown France. Le disque a été produit par le compositeur Guillaume Poncelet8,6, et a été enregistré à la fois à Paris et à Bujumbura. Le chanteur angolais Bo est présenté sur la chanson titre présidentielle. Parmi les autres contributeurs à l’enregistrement figurent Pytshens Kambilo, Tumi Molekane et Ben l’Oncle Soul.

L’album a remporté le prix Charles-Cross 2012-2014 de la meilleure nouvelle chanson française d’élèves du secondaire.Un documentaire français réalisé par Nicolas Bozino et Toumani Sangaré et intitulé Quand deux fleuves se rencontres retrace son parcours. En 2015, Gal Faye et Pardon My French ont conclu un accord de gestion.

Il a travaillé avec un large éventail d’artistes, de Mulatu Astatke et Bonga Kuenda à Kolinga et Ben l’Oncle Soul et Saul Williams. Le 19 octobre 2018, il sort Balade brésilienne, mettant en vedette Flavia Coelho en tant que chanteuse invitée; l’EP entier, intitulé Des fleurs, devrait sortir le 2 novembre 2018. Tout au long de 2019, il apparaît sur La Nuit du réveil d’Oxmo Puccino, sur lequel il interprète la chanson “Pace that Life” aux côtés du groupe.

Le 6 novembre 2020, il sort son deuxième album studio, intitulé Lundi méchant. Le premier avant-goût, intitulé “Respire”, sortira le 26 août 2020. En 2021, il deviendra officiellement l’égérie de la campagne publicitaire Hexagonale10 de la SNCF. C’est une première pour lui : le 30 mai 2022, son album Lundi méchant est certifié disque d’or. Le troisième et dernier volet de sa trilogie d’albums conceptuels floraux, EP Mauve Jacaranda, sortira le 1er juillet 2022.

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